Présentation de l'éditeur

De l'âge classique aux confins de la modernité, théâtre et conte entretiennent une relation privilégiée : de Perrault à Nodier, de Galland ou Gueullette à Gautier, des tragédies lyriques du XVIIe siècle aux féeries romantiques, et même aux fantasmagories et aux premières tentatives cinématographiques, ils collaborent activement à l'invention d'un merveilleux incessamment réactualisé. Contes de fées et contes orientaux s'enchantent de l'opéra et des spectacles, en intègrent scénographies et décors ; empruntent à la farce, à la sotie, à l'opéra-comique, à la parade leurs dispositifs théâtralisés ; et recyclent, sous les figures du charlatan, du fakir ou du calender, tout un monde picaresque spécialisé dans la production de la mystification. Comédie-Française, Théâtre-Italien, Foire et Boulevards accueillent Les Mille et Une Nuits, montent et remontent Le Petit Poucet ou Barbe Bleue, mixent et hybrident scénarios et personnages merveilleux, leur inventant une oralité nouvelle et les colorant d'irrespect ou d'érotisme. Déconstruction de l'illusion, subversion de la croyance, virtuosité dans l'exhibition de l'artifice, jeu calculé avec les rêves du peuple et les projections des élites, ces deux formes n'auront jamais cessé de s'entendre pendant plus de trois siècles, avant de s'inventer de nouvelles articulations à partir du XXe siècle.
Cet ouvrage articule histoire, littérature, esthétique et arts du spectacle. Martial Poirson est maître de conférences en littérature et arts du spectacle, spécialiste d'histoire et d'esthétique du théâtre ; il travaille actuellement sur les relations entre spectacle et enchantement et sur la transposition dramatique, musicale, lyrique et chorégraphique du conte merveilleux. Jean-François Perrin est professeur de littérature française ; ses travaux portent notamment sur le conte merveilleux et oriental au XVIIIe siècle et sur le rapport entre la littérature et les arts du récit ; il anime la revue Féeries. Tous deux enseignent à l'université Stendhal-Grenoble III et sont membres de l'UMR LIRE-CNRS.
Cet ouvrage articule histoire, littérature, esthétique et arts du spectacle. Martial Poirson est maître de conférences en littérature et arts du spectacle, spécialiste d'histoire et d'esthétique du théâtre ; il travaille actuellement sur les relations entre spectacle et enchantement et sur la transposition dramatique, musicale, lyrique et chorégraphique du conte merveilleux. Jean-François Perrin est professeur de littérature française ; ses travaux portent notamment sur le conte merveilleux et oriental au XVIIIe siècle et sur le rapport entre la littérature et les arts du récit ; il anime la revue Féeries. Tous deux enseignent à l'université Stendhal-Grenoble III et sont membres de l'UMR LIRE-CNRS.
Table des matières
Préface :
Les affinités électives du merveilleux et de la scène théâtrale française (XVIIe-XIXe siècles), par Martial Poirson
I : THÉÂTRALITE ET TRANSPOSITION DRAMATIQUE DU CONTE MERVEILLEUX
Raymonde Robert, « L'invasion de la scène par la féérie au XVIIIe siècle. Les avatars d'un conte : de Chaucer à Voltaire, de Voltaire à Favart et Voisenon »
Benjamin Pintiaux, « Le conte, un opéra imaginaire »
Aurélia Gaillard, « Le conte et ses machines : pour une esthétique de l'effet merveilleux »
Catherine Ramond, « Les illustrations des Contes de Perrault de 1697 à 1785 : vers une « lecture spectacle » du conte »
Jean-François Perrin, « Les machines de l'illusion au miroir du conte oriental chez Th.-S. Gueullette (Les Sultanes de Guzarate) et A. Galland (Histoire du dormeur éveillé) »
Martial Poirson, « Le conte merveilleux, ouvroir de littérature dramatique potentielle : transpositions dramatiques du Petit Poucet »
Angela Braito, « Merveilleux scénique, enchantement et plaisir théâtral dans les pantomimes de La Belle au bois dormant de la seconde moitié du XVIIIe siècle (1700-1783) »
Isabelle Martin, « Du conte de fées aux limites du merveilleux et de l'étrangeté de la scène foraine : monstres et êtres hybrides »
II : POÉTIQUE DU CONTE MERVEILLEUX THEATRAL ET MUSICAL
Gaël Le Chevalier, « "J'ai pitié de l'erreur qui l'abuse" : l'enchantement retrouvé dans le théâtre du XVIIe siècle »
Christelle Bahier-Porte, « "Je crois que votre merveilleux est à fin de terme" : Mémoire du conte et dispositifs de l'enchantement dans le théâtre de Marivaux »
Aurélie Zygel-Basso, « Un Barbe-Bleue troubadour : voir et entendre le drame féerique chez Marillier, Sedaine et Grétry (1785-1789) »
Sabine Gruffat, « Les dieux de machines dans Isis de Lully et Quinault : fonctions et significations ».
Jean-Philippe Grosperrin (Université de Toulouse II), « "Et qui ne veut point entendre la voix des enchanteurs". Pragmatiques de la scène d'enchantement dans la tragédie lyrique, d'Armide à Zoroastre»
Béatrice Didier, « Rameau ou le rationalisme enchanté. Magie et Raison dans les opéras de Rameau»
Pauline Beaucé, « L'envers parodique du magicien d'opéra au XVIIIe siècle »
III : CONDITIONS DE PRODUCTION ET DE RÉCEPTION DE L'ENCHANTEMENT
Ioana Galleron, « La dramaturgie du merveilleux intellectualisée à la Cour de Sceaux »
Isabelle Degauque (Université de Nantes), « Dans les secrets de fabrication de l'enchantement à l'Opéra : réécritures parodiques des voleries et autres déplacements spectaculaires »
Damien Chardonnet, « Sémiramis ou le retour délicat du merveilleux spectaculaire sur la scène de l'institution Comédie-Française en 1748 »
Marianne Bouchardon, « Le décor de mélodrame et l'esthétique du sublime : l' "horreur délicieuse" comme école du spectateur »
Noémie Courtès, « "Véritable Jupin de l'Olympe dramatique", le machiniste du XVIIe au XIXe siècle »
Guy Spielmann, « La féérie théâtrale (re)mise en scène dans l'oeuvre cinématographique de "l'enchanteur" Méliès »
Desjonquères, 2010.
EAN13 : 9782843211317
http://www.editions-desjonqueres.com/index.php
Les affinités électives du merveilleux et de la scène théâtrale française (XVIIe-XIXe siècles), par Martial Poirson
I : THÉÂTRALITE ET TRANSPOSITION DRAMATIQUE DU CONTE MERVEILLEUX
Raymonde Robert, « L'invasion de la scène par la féérie au XVIIIe siècle. Les avatars d'un conte : de Chaucer à Voltaire, de Voltaire à Favart et Voisenon »
Benjamin Pintiaux, « Le conte, un opéra imaginaire »
Aurélia Gaillard, « Le conte et ses machines : pour une esthétique de l'effet merveilleux »
Catherine Ramond, « Les illustrations des Contes de Perrault de 1697 à 1785 : vers une « lecture spectacle » du conte »
Jean-François Perrin, « Les machines de l'illusion au miroir du conte oriental chez Th.-S. Gueullette (Les Sultanes de Guzarate) et A. Galland (Histoire du dormeur éveillé) »
Martial Poirson, « Le conte merveilleux, ouvroir de littérature dramatique potentielle : transpositions dramatiques du Petit Poucet »
Angela Braito, « Merveilleux scénique, enchantement et plaisir théâtral dans les pantomimes de La Belle au bois dormant de la seconde moitié du XVIIIe siècle (1700-1783) »
Isabelle Martin, « Du conte de fées aux limites du merveilleux et de l'étrangeté de la scène foraine : monstres et êtres hybrides »
II : POÉTIQUE DU CONTE MERVEILLEUX THEATRAL ET MUSICAL
Gaël Le Chevalier, « "J'ai pitié de l'erreur qui l'abuse" : l'enchantement retrouvé dans le théâtre du XVIIe siècle »
Christelle Bahier-Porte, « "Je crois que votre merveilleux est à fin de terme" : Mémoire du conte et dispositifs de l'enchantement dans le théâtre de Marivaux »
Aurélie Zygel-Basso, « Un Barbe-Bleue troubadour : voir et entendre le drame féerique chez Marillier, Sedaine et Grétry (1785-1789) »
Sabine Gruffat, « Les dieux de machines dans Isis de Lully et Quinault : fonctions et significations ».
Jean-Philippe Grosperrin (Université de Toulouse II), « "Et qui ne veut point entendre la voix des enchanteurs". Pragmatiques de la scène d'enchantement dans la tragédie lyrique, d'Armide à Zoroastre»
Béatrice Didier, « Rameau ou le rationalisme enchanté. Magie et Raison dans les opéras de Rameau»
Pauline Beaucé, « L'envers parodique du magicien d'opéra au XVIIIe siècle »
III : CONDITIONS DE PRODUCTION ET DE RÉCEPTION DE L'ENCHANTEMENT
Ioana Galleron, « La dramaturgie du merveilleux intellectualisée à la Cour de Sceaux »
Isabelle Degauque (Université de Nantes), « Dans les secrets de fabrication de l'enchantement à l'Opéra : réécritures parodiques des voleries et autres déplacements spectaculaires »
Damien Chardonnet, « Sémiramis ou le retour délicat du merveilleux spectaculaire sur la scène de l'institution Comédie-Française en 1748 »
Marianne Bouchardon, « Le décor de mélodrame et l'esthétique du sublime : l' "horreur délicieuse" comme école du spectateur »
Noémie Courtès, « "Véritable Jupin de l'Olympe dramatique", le machiniste du XVIIe au XIXe siècle »
Guy Spielmann, « La féérie théâtrale (re)mise en scène dans l'oeuvre cinématographique de "l'enchanteur" Méliès »
Desjonquères, 2010.
EAN13 : 9782843211317
http://www.editions-desjonqueres.com/index.php