Hommes de théâtre dont le rôle fut majeur dans les réformes et les révolutions du théâtre au XXe siècle, Pirandello, Artaud et Brecht furent aussi séduits par le cinéma qu’ils aimèrent en spectateurs et pratiquèrent en scénaristes et critiques. Ils eurent l’ambition de passer derrière la caméra pour filmer et parfois jouer leurs scénarios. Emblématiques d’une passion unissant bon nombre d’écrivains dans l’entre-deux guerres, ils le sont aussi des bouleversements que cet art des masses industriel et mondialisé fit subir au statut des créateurs comme à leur manière d’écrire. Si le passage au cinéma parlant et le poids de l’industrie contribuèrent à les éloigner de leurs espoirs cinématographiques au tournant des années Trente, les trois auteurs ne se replièrent qu’en apparence sur le théâtre. Car même quand ils feignaient de l’ignorer, le cinéma était encore toujours là, disséminé dans leurs textes, dans leurs mises en scène et dans leurs ambitions communes de révolutionner le drame traditionnel.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, docteur en littérature générale et comparée, Mireille Brangé enseigne à l’Université Paris Nord. Ses travaux portent essentiellement sur les rapports croisés entre littérature, théâtre et cinéma entre 1896 et 1960.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, docteur en littérature générale et comparée, Mireille Brangé enseigne à l’Université Paris Nord. Ses travaux portent essentiellement sur les rapports croisés entre littérature, théâtre et cinéma entre 1896 et 1960.